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KONGO: Quelle politique environnementale pour la quatrième République et le monde?

Updated: Apr 17, 2022


Avec la transition énergétique en cours, la place de l'environnement gagne des lettres de noblesse que lui confère désormais l'hydrogène. Futur or noir au cœur d'une vraie révolution. Vue d'un angle énergétique, la question environnementale acquière toute une nouvelle dimension tant sur le plan national que sur le plan international. De ce point de vue, dans un monde normal, elle devrait être inséparable de l'énergie. Le ministère de l'environnement devrait être aussi celui de l'énergie, et même mieux de la transition énergétique. À tout le moins, dans la vision que nous avons d'une quatrième République qu'il faut évidemment dissocier du chaos actuel de la RDC.



De toutes les formes de production de cet hydrogène, celle faisant intervenir des procédés non-polluants et idéalement renouvelables, comme le solaire, l'osmotique, l'éolienne ou l'hydroélectrique, est celle qui présente le plus d'intérêt et octroie le label de vert à l'atome le plus abondant de l'univers. Le premier des éléments du tableau périodique est à la fois au cœur de la réaction de fusion nucléaire qui anime le soleil et dans l'eau dont est composée la terre à 70%, mais aussi notre corps, dans une proportion identique. L'hydrogène, c'est la base de la vie.


Cet aspect du caractère vert de sa production met le KONGO dans une position extrêmement favorable. Compte tenu du potentiel énergétique de la RDC qui est le plus puissant du monde. Avec le projet Grand Inga qui regorge près de 44 000 MW de capacité, le KONGO se présente naturellement comme un grand, si pas le plus grand, producteur de l'hydrogène vert.


Les possibilités d'exploitation et de transformation de l'hydrogène sont presqu'illimitées. De la fabrication de la margarine par hydrogénation des gras insaturés, aux engrais chimiques, en passant par la fabrication des sémiconducteurs, sans oublier les dérivés de la production de cet hydrogène comme l'oxygène, les applications agricoles, agro-industrielles et industrielles sont légion. Avec la cerise sur le gâteau de l'implantation optimale de ces industries dans les zones où sera produit cet hydrogène à l'origine de ces transformations. Plus question d'aller au Rwanda qui, par sa soldatesque, entretient mort et désolation en RDC pour entraîner nos gorilles sur son territoire exigu et les touristes qui vont avec.


Les possibilités d'écoulement de l'hydrogène sont infinies sur les marchés européen, américain et même asiatique. Sans oublier l'Afrique. Partout, en Europe en particulier, des infrastructures sont créées pour la distribution et l'utilisation de cette source d'énergie. L'Europe qui dispose déjà d'un réseau dense de distribution du gaz naturel, a l'attrait majeur, grâce à une technologie adaptée, de pouvoir utiliser ce réseau pour le transport simultané de l'hydrogène mélangé à ce gaz naturel. Le Nigeria, qui produit du gaz naturel, a récemment initié avec le Maroc la création d'un pipeline pour relier les deux pays. Avec l'Europe, à un jet de pierre à Gibraltar, comme une étape suivante qui paraît triviale, la connexion de la RDC avec le Nigéria prend tout son sens pour l'utilisation d'un tel réseau gazier pour l'exportation du précieux hydrogène vert vers l'Europe.



Avec son potentiel électrique, d'autres centres de production de l'hydrogène peuvent être déployés dans l'Est du pays pour leur acheminement vers les marchés asiatiques. L'exploitation du gaz méthane du lac Kivu, abandonnée aux Rwandais pour des raisons obscures qui n'étonnent plus, doit être mise à profit pour une production de l'hydrogène, certes non renouvelable, mais néanmoins verte par pyrolyse. Depuis la catastrophe du Nyos au Cameroun en 1986, l'inquiétude que suscite la présence de ce gaz dans le lac Kivu doit plus que jamais être traitée dans le cadre de cette vision à la fois énergétique et environnementale.


La traversée de l'Atlantique pour desservir le marché américain à partir du Kongo central est tout aussi envisageable avec une stratégie d'investissement et de lobbying bien réfléchie. Tenant notamment compte du consensus international actuel sur les questions climatiques et cette volonté affichée d'en découdre avec les énergies fossiles. Autant des leviers à actionner pour promouvoir la production de l'hydrogène vert au KONGO et sa distribution. Une approche projets aux antipodes de la démarche misérabiliste des nègres qui se résume généralement à une main tendue lors de grands rendez-vous internationaux. Au grand bonheur des occidentaux en mal permanent de domination.


Le KONGO est sans aucun doute au cœur de la transition énergétique en cours. Par sa capacité à fournir de l'hydrogène renouvelable dans des quantités défiant toute concurrence par rapport à une production pétrolière qui touche à sa fin.


La question qu'on peut se poser à ce stade est de savoir si le KONGO, avec un tel avantage stratégique, sera à lui seul une superpuissance comparée aux puissances pétrolières du Golf? En quoi le potentiel énergétique du KONGO diffère-t-il d'un potentiel minier qui ne rapporte que de rondes carottes au trésor public, de la poussière, de la fumée et des larmes au peuple?



La différence se marquera dans le nouveau paradigme que les Kongomani imposeront dans leurs partenariats pour briser la malédiction imposées par l'Occident dans l'exploitation barbare de leurs ressources. Du caoutchouc des pneus à l'origine de l'éclosion de l'industrie automobile au coltan à celle de l'industrie numérique.


Il est maintenant de notoriété publique, après les révélations de Yuma, en 2018 au Cap en Afrique du sud lors de l'annonce du nouveau code minier, au cours de l'Indaba Mining, que les contrats léonins étranges établis avec les miniers sont la cause de ce pillage honteux des ressources de notre sous-sol.


En effet, pour des raisons très troublantes, avant ce code minier, les congolais n'avaient jamais compris que leurs matières premières avaient une valeur intrinsèque. Une valeur à faire valoir dans un partenariat comme actif lors de la constitution d'une joint-venture. Étonnamment, les multinationales occidentales utilisaient les mêmes matières comme gages auprès des banques pour contracter des prêts qui étaient ensuite présentés comme participation au capital de la co-entreprise. Et le service de la dette de ces prêts était bizarrement à la charge de la joint-venture. Les multinationales majoritaires par ces faux apports de capitaux ayant évidemment la gestion de la joint-venture en leur charge, en plus de surfacturer un tel service de la dette, s'arrangeaient pour déclarer systématiquement des pertes tandis que des produits dérivés non-déclarés des matières premières étaient commercialisés avec le reste par leur société mère. De sorte qu'aucune dividende n'était reçue par la Gécamines et aucune taxe n'était perçue par l'État. La corruption et l'autosabotage caractéristiques des pays issus d'un État colonial abusif auquel on ne s'identifie jamais, même après des décennies d'indépendance, sont sans doute passés par là.


L'innovation principale de ce code minier a été de considérer désormais les matières premières de la RDC comme des actifs principaux, des valeurs tangibles, et les faire valoir dans une participation au capital de la joint-venture. En plus d'exiger un partage de la production.




Ce modèle s'inspire du système pratiqué dans le domaine pétrolier où l'or noir est considéré de facto comme un actif. Les investisseurs qui apportent du capital sous forme d'équipements pour l'extraire ne sont attitrés qu'à une certaine part dans le capital. Tandis que l'État propriétaire du gisement pétrolier bénéficie de sa propre part. L'argument appliqué aux minerais, consistant à les présenter comme de vulgaires pierres qui ne trouvent leur valeur qu'après l'extraction et la transformation opérée par les multinationales, chez elles, ne s'applique pas au pétrole. Cela justifie la relative opulence que les pays dits pétroliers ont affichée ces dernières décennies. Et cela ne procède pas du hasard. Il faut savoir que le mot pétrodollar porte bien son nom. En ce sens que le pétrole, grâce à un arrangement entre les USA et les monarchies du Golf dans les années 70, a acquis de facto une équivalence avec le dollar. Dans la mesure où, selon cet arrangement, le pétrole ne pouvait se commercialiser qu'en dollar américain. Mal en avait pris à quiconque avait essayé de déroger à cette règle. De Saddam Hussein à Kadhafi. Aujourd'hui, la suprématie économique de la Chine et celle militaire de la Russie tempèrent quelque peu cette dictature monétaire jusque-là absolue.


Avant la folle décision de Nixon en 1971, le dollar était apparié à l'or, le cuivre et l'argent. Des métaux dont le KONGO est naturellement doté. En un sens, le KONGO qui détenait de l'or, le cuivre et l'argent, avait le dollar. Car le pourvoyeur des dollars devait acquérir au préalable ces métaux avant d'imprimer ses billets verts. Après le désappariement du dollar et de l'or initialement établi par les accords monétaires de Breton Woods, après la deuxième guerre mondiale, le billet vert n'était plus garanti que par le gouvernement américain. Lequel fait tourner depuis lors sa planche à billets sans scrupule. Conforté par la couverture du pétrole qui doit se vendre en dollar. Arme au poing s'il le faut.


L'économie mondiale, à l'exception des pays pétroliers, a souffert de ce gangstérisme monétaire. Celle du Zaïre en particulier. C'est là, d'après notre analyse, l'origine de la descente économique aux enfers que connaît le pays depuis. Par la détérioration des termes de l'échange qui en a fatalement résulté.



Aujourd'hui, avec le relâchement du partenariat des USA avec les pays du Golf grâce aux énormes réserves de gaz et de pétrole en Amérique qu'ils entendent désormais exploiter, et la politique agressive d'investissement dans les infrastructures et les énergies renouvelables suite au Corona, une occasion est donnée au KONGO de tirer son épingle du jeu. De relancer son économie de façon décisive. De prendre sa revanche sur le billet vert avec l'hydrogène vert.


Pour cela, les termes des contrats de production et d'exploitation doivent nécessairement s'inspirer des pratiques utilisées dans le secteur pétrolier. En considérant que l'énergie potentielle dont dispose la RDC n'est pas une vue de l'esprit. Mais une valeur tangible, voire absolue. Indépendamment de sa transformation en énergie électrique ou chimique sous forme d'hydrogène vert, une telle énergie demeure en réalité identique à elle-même. Une participation raisonnable doit être négociée dans le capital de la joint-venture. Avec un partage de la production. Et aussi une participation en amont de l'État ou une société le représentant dans le capital des maisons mères des multinationales. Bien entendu, notre position est de proscrire dans ce type de schéma toute forme de taxation, source de braquage des partenaires. Des partenaires en affaires qui peuvent se sentir légitimement floués par un État partenaire sans scrupule qui recherche le beurre et l'argent du beurre.


Imposer ce paradigme est vital pour le déploiement d'une politique de développement durable qui viserait ultimement l'introduction d'un moratoire sur l'exploitation des mines. La politique actuelle d'exploitation des matières premières du KONGO pour le bénéfice d'une industrie donnée est clairement irresponsable dans une optique du long, voire du très long terme. Lorsque ces matières pourront révéler des propriétés beaucoup plus vitales que celles pour lesquelles elles seraient en un sens gaspillées aujourd'hui pour des gadgets de l'industrie électronique occidentale. Étant donné que nous comprenons bien que nous n'héritons pas la terre de nos ancêtres, mais nous l'empruntons à notre descendance. Selon l'adage répandu.


Clairement, une politique de développement durable devrait associer la diplomatie pour décourager l'utilisation des matières comme le lithium et le cobalt pour l'industrie des batteries des véhicules électriques et encourager l'hydrogène vert et les piles à combustibles associées. Indépendamment des incantations du sieur Elon Musk et de son mépris affiché pour cette technologie. Ces mêmes raisons de précaution par rapport au long terme devrait conduire à la limitation, si pas à l'abolition, de l'exploitation des autres minerais. Bien négociée, l'énergie renouvelable de INGA et ses produits dérivés devraient largement contribuer, avec l'agriculture, aux revenus du pays.


Les ressources de la RDC ont longtemps été la source de grands malheurs pour les Kongomani. Il faut se rendre à l'évidence. Les minerais en particulier ne nous ont pas porté bonheur. Ce n'est sans doute pas le fait du hasard. Compte tenu de l'usage qui en est fait par l'Occident. D'Hiroshima à nos jours. Ce, par rapport à l'usage pour lequel elles sont véritablement destinées. Nous devons nous rappeler constamment que nous sommes aussi Bantu. L'éthique est notre ADN. Sa violation a des conséquences.


Aujourd'hui, avec la transition énergétique en cours, nous avons la latitude de briser une telle malédiction par notre vigilance ou de la subir à nouveau par notre nonchalance.


Au-delà des gains économiques que présente cette transition, il est aussi question d'une voie de préservation de la nature. Dans une logique de développement durable. La politique de l'environnement de la quatrième République est celle qui octroie à la nature une personnalité morale utile à sa protection. Les gains économiques associés à l'exploitation énergétique sont la provision pour pourvoir à cette vision.



Outre le développement durable et la préservation de la nature, il est aussi question de la préservation de notre humanité. Comme dépositaires des terres au cœur du continent, par les minéraux dont elles regorgent, nous sommes les garants de l'intégrité génétique de la race humaine qui est aussi assurée par la richesse minérale des aliments que nous consommons. La résilience que nous montrons face à tous les virus, du Sida au Corona en passant par Ebola, tire peut-être son origine dans ce cuivre que nous consommons sous forme de trace dans nos patates et nos épinards. Le dilapider avec d'autres au profit des amusements électroniques d'un Occident déshumanisé nous met en porte-à-faux par rapport à un équilibre, non seulement planétaire, mais aussi cosmique dont nous avons vocation à être les gardiens. Comme héritiers de la tradition ancestrale d'Égypte de la Maât. Cet équilibre de l'univers que nous assurons sur terre au travers de notre attachement entre autres à l'équité, la rectitude, le mérite, et la vérité. Et donc aussi la liberté.


Le Royaume de DIEU sur Terre est une République. Elle s'appelle KONGO.


«L'Éternel des armées les bénira, en disant: Bénis soient l'Égypte (Kmt), Mon peuple...»

Ésaïe 19:25.



Bukoko.Ikoki@Bushabola.com,

Citoyen ordinaire.











 
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