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Writer's pictureBukoko Ikoki

KONGO: Quelle gouvernance pour la quatrième République?

Updated: Apr 17, 2022

Troisième partie:


La gouvernance scientifique comme source et sonde des politiques. Un modèle de développement éclairé avec la recherche comme cinquième pouvoir.


31 ans jour pour jour après le discours du 24 avril 1990 par le maréchal Mobutu, pour le retour au modèle démocratique d'après l'indépendance, le constat doit être fait, comme en 1960, que le modèle démocratique est un échec en RDC. Le constat doit également être fait que le crime profite à l'Occident qui a indiscutablement repris une mainmise sur le pays après les années du nationalisme mobutiste. La démocratie grecque en RDC a été, à n'en point douter, un vrai cheval de Troie pour le pillage du pays par l'instrumentalisation d'une classe politique structurellement corrompue et manipulable à volonté. Le but du jeu démocratique semble avoir été d'offrir des options dans une telle classe à cette mafia politico-financière de la communauté internationale de se doter des pions au travers d'une pluralité démocratique qui n'avait pour finalité que d'organiser des élections truquées. Pour le bénéfice d'un camp ou d'un autre dans le groupe des sociétaires de Berlin 1885. Là où cela était impossible dans le modèle précédent. Un modèle qui était plus proche de la Chine. Aujourd'hui, l'expérience économique de la Chine , ses performances fulgurantes surtout en ces temps pourtant troublés d'une pandémie sans précédent, face à un modèle occidental essoufflé, démontre, s'il en est besoin, que le nerf de la guerre était effectivement l'argent...



Dans les deux premières parties de cette série de réflexions sur notre vision de la quatrième République, nous avons abordé les questions de l'inadéquation de deux chambres du parlement et des solutions à leur apporter pour la stabilisation de la machine politique de la RDC.


Nous avons suggéré l'érection des commissions parlementaires en entités paritaires, répliques des postes ministériels, visant le contrôle actif de ces derniers. Avec comme mode opératoire l'assentiment d'une majorité des 2/3 et le contreseing de la présidente de la commission de tutelle. Ce, dans le but de mettre fin à la marginalisation de l'opposition. Et remédier ainsi à la tyrannie de la majorité ainsi qu'au triomphe associé de la médiocrité qui ont élu domicile en RDC. La proposition peut aussi remédier à la gloutonnerie des postes observée dans les formations politiques. Avec, par exemple, le classement des membres des commissions parlementaires au rang de vice-ministre et de présidente de la commission à celui de ministre. Ou vice versa, dans l'optique d'une quatrième république où être député sera plus valorisé qu'être ministre.


Pour ce qui est du sénat, nous avons proposé la dépolitisation de cette chambre pour l'asseoir dans son rôle de chambre de sagesse en la transformant en un organe d'orientation et de conception des politiques publiques à exécuter par un organe exécutif qui était jusque-là juge et partie. Cela, dans une vision nationaliste, dépourvue des considérations de politique politicienne. Pour une cohérence et une pérennité de la conduite des affaires de l'État, gages d'un climat favorable des affaires. Nous avons proposé que cette institution soit formée des détenteurs originels du pouvoir que sont les tribus constitutives du KONGO. Dans le but entre autres de ramener le centre de gravité de l'État vers cette institution en désignant en son sein un chef de l'État au statut symbolique et en se constituant en organe de sanction de l'exécutif. Avec en vue, l'abolition de l'État léopoldien qui se perpétue vicieusement par le principe de la continuité de l'État, au vu de tous les indicateurs objectifs.


Pour exercer son rôle d'organe d'orientation et de sanction de l'exécutif, nous avons suggéré que le sénat soit associé à une expertise solide pour mener à bien sa mission.


Il va de soi que dans ce contexte, le modèle occidental des hommes providentiels, même avec la meilleure des fois, ne fonctionne plus dans un monde moderne dont la complexité dépasse indiscutablement les réalités de l'époque féodale qui fondent ce modèle occidental.



À titre d'exemple, le constat a pu être fait de manière générale que l'Allemagne, qui accuse de meilleures performances économiques par rapport à la France, est dirigée par des scientifiques et des ingénieurs. Contrairement à la France, où l'élite politique appartient presqu'exclusivement à une secte des énarques qui ressassent, à gauche comme à droite, d'élection en élection, les mêmes recettes apprises par cœur à l'école des fonctionnaires.


En revanche, la Belgique, que les Congolais se sont donnés comme modèle, fonde la sélection de son élite politique dans un activisme bête et méchant au sein des partis politiques. Suivant un modèle monarchique de la pérennité des privilèges. Ainsi, d'année en année, un piston peut évoluer de la santé, à la justice, en passant par l'éducation et le travail, sans oublier évidemment le transport, nécessaire à une telle transhumance affairiste. Pour sévir par des politiques chaotiques, improvisées. Sur base d'une idéologie plus ou moins obscure arrimée à une coalition colorée dont le spectre peut varier de l'extrême gauche à la droite extrême.



L'idée qu'un individu peut à lui seul déterminer la politique d'un État dans un domaine quelconque est d'une irresponsabilité qui frise la démence, compte tenu de la complexité que les machines politiques représentent aujourd'hui. Naviguer à vue, comme c'est le cas présentement en RDC, à la lumière des enjeux, est une entreprise que l'on peut qualifier incontestablement de criminelle.


Nous proposons donc un modèle basé sur l'encadrement de l'action politique par une expertise institutionnelle au niveau de tous les organes.


Ainsi le sénat qui conçoit les politiques, les principes, les doctrines et la vision de la nation doit se faire assister par un corps de scientifiques opérant sur l'ensemble des domaines liés aux départements de l'exécutif à sanctionner par l'institution.


L'assemblée nationale, au travers de ses commissions paritaires de tutelle, pour exercer son rôle de supervision de l'exécutif, doit également se faire assister par un corps scientifique des chercheurs capables de traiter de manière rigoureuse les questions soumises par l'exécutif avant leur approbation. Ce, au travers d'un travail de terrain caractéristique de la mission parlementaire effectué en lien avec les universités de la République. Un travail sur terrain qui s'éloigne des randonnées champêtres en rase campagne auxquelles nous ont habitués les «honorables».


Université Mapon, Kindu, Maniema, KONGO.

Ces institutions universitaires constitueront des cellules d'un réseau reliant tous les points névralgiques de la République. Là où les données sur les différents problèmes rencontrés dans chaque coin et recoin du territoire national seront récoltées, analysées et traitées pour des solutions soumises au sénat comme politiques, feuilles de route, projets ou plans.


D'autres cellules seront spécialisées dans la récolte des retours sur terrain des actions gouvernementales pour leur acheminement à l'assemblée nationale pour sa mission de contrôle systématique. Tandis que d'autres cellules assisteront dans l'évaluation de ces actions gouvernementales par les commissions parlementaires appariées de tutelle.


Pour être à la hauteur des attentes du contrôle parlementaire basé sur la science, l'organe exécutif doit se doter également d'un corps de scientifiques spécialisés dans l'implémentation des directives issues du sénat. Et pouvant les défendre devant la commission paritaire de tutelle, à l'assemblée nationale.


La même démarche sera naturellement généralisée aux institutions provinciales et locales.


Différentes universités ou différents réseaux d'universités pourront se spécialiser dans l'une des trois institutions aux niveaux national ou local. Chaque chaire, chaque département et chaque faculté dans chaque université sur l'ensemble du territoire sera donc mis à profit dans le cadre de sa recherche pour soutenir la gouvernance intelligente du pays.


Les chercheurs seront donc des agents à part entière de l'État. Ce qui, du reste, permettra de redynamiser un secteur de l'éducation et de la recherche longtemps clochardisé, en faisant de lui un cinquième pouvoir. Avec la nécessaire construction des universités sur toute l'étendue du territoire. Là où le développement du pays sera minutieusement analysé et élaboré au niveau de chaque localité, avec ses problèmes et ses potentialités. Une dynamique d'un développement éclairé pourra se construire de cette manière, de la base au sommet. Dans un schéma différent du modèle colonial d'exploitation.



Le PCA de la Gécamines a défrayé la chronique récemment en apportant quelques détails sur les abus des institutions de Bretton Woods dans les contrats léonins que l'État congolais a conclus avec les multinationales recommandées par ces institutions au lendemain de l'assassinat de Laurent-Désiré Kabila.


Il va de soi qu'avec une gouvernance intelligente, il est impensable que des multinationales sans capitaux auraient pu utiliser les matières premières du KONGO comme collatéral auprès des banques pour obtenir des emprunts et les faire valoir comme apport dans la joint venture créée avec la Gécamines. Pire, faire porter le coût, du reste surfacturé, de ces dettes à la coentreprise. Ainsi ne pas verser des dividendes à la Gécamines et des taxes à l'État!



En 2015, le gouvernement Matata Ponyo avait doté le gouvernement de la RDC d'un immeuble dit intelligent. Plus que d'un bâtiment, c'est véritablement d'un gouvernement intelligent, mieux d'une gouvernance intelligente que le pays devrait se doter. Une gouvernance où cet immeuble se destinerait non pas à l'hébergement de l'ensemble des ministères du gouvernement du grand KONGO, mais du seul ministère de l'éducation de la province de Kinshasa. Un bâtiment qui sera au cœur du dispositif de la conception et de la vérification de l'action du gouvernement local en association avec d'autres bâtiments intelligents du même type affectés à l'assemblée provinciale et aux centres de recherche de la province. Des bâtiments intelligents qui seraient inaugurés intelligemment, dans un monde où la compétence serait d'attribution, non par un chef d'État ou un gouverneur, mais par un bourgmestre intelligent.



À suivre...


Bukoko.Ikoki@Bushabola.com,

Citoyen ordinaire.










 
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