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Existe-t-il des Tutsi au Kongo ? Réponse à Ruberwa: Il n'y a pas d'Ubuhake au Kongo./

Updated: Sep 29, 2020


17 mai 1997 - 17 mai 2018. La fin d'un cycle de mensonges éhontés.

Il y a un point sur lequel on s'entend avec Azarias Ruberwa. C'est que l'ignorance des congolais devient effectivement pitoyable.

Quand on connaît le rôle central que joue l'hypothèse ethnique dans la guerre d'agression en RDC, on est surpris de la légèreté avec laquelle le congolais considère cette question au point de cautionner des mensonges qui nous ont valu des millions de morts depuis 1996.


En effet, de manière quasi générale, l'intellectuel congolais, qu'il soit écrivain, politicien, journaliste, historien, chercheur, etc, fait systématiquement référence à la notion d'ethnie pour désigner les tutsi ou les hutu.


Pourtant, lorsque l'on considère la société et l'histoire du Rwanda par exemple, on ne rencontre nulle part une langue tutsi ou hutu, ni même une terre hutu ou tutsi. Cette situation devrait nous inciter à nous poser des questions sur la vraie connaissance que nous avons de ces deux groupes.

La vérité simple est que ces deux groupes ne sont pas de groupes ethniques...

Il s'agit en réalité de deux castes associées par un lien de servage de type féodal appelé ubuhake en kinyarwanda.

L'ubuhake lie le tutsi à son hutu. Le tutsi est considéré comme le seigneur. Tandis que le hutu est réduit l'état de servitude par ce dernier. Cette institution a été créée par le roi Kigeli Rwabugiri au 15ème siècle.

Historiquement, les membres de ces castes sont de tous les phénotypes présents au Rwanda. Caucasoïdes comme kongoïdes (autrement appelés négroïdes).

C'est avec l'arrivée des allemands, premiers blancs à fouler le sol rwandais en 1898, qu'une différentiation a été formellement établie par rapport à la race. Ces derniers s'étant inspirés des théories racistes du 19 ème siècle basées entre autres sur les écrits des anglais plus anciens dans la région, en Ouganda. Parmi ces anglais figurent des individus comme Richard Lepsius, à l'origine de la caractérisation hamitique, ou encore John Speke qui s'intéresse aux sources du Nil et formalise les croyances bibliques sur les descendants de Ham qu'il va jusqu'à localiser en Ouganda.

D'après les tenants de l'hypothèse hamitique, les « tutsi » seraient les descendants des populations caucasoïdes du Levant et de la méditerranée.

Suivant ces théories racistes, les caucasoïdes, sur base des considérations physiques précises, ont été associés aux seigneurs à cause de leurs traits fins. Les allemands tenaient à associer la sophistication de la société au Rwanda et dans une certaine mesure au Burundi aux caucasoïdes. Un délire eurocentriste qui voulait que toute trace de civilisation sur terre ait une origine caucasienne. Speke l'articule dans son ouvrage « La conquête des races inférieures par les supérieures » paru en 1863.


Il semble que la différentiation allemande se soit plus focalisée sur le Rwanda que sur le Burundi. Il faut savoir qu'au Burundi, contrairement au Rwanda, il est difficile de classer un individu dans une caste hutu ou tutsi suivant son phénotype. Ce qui est une indication qu'à l'origine, les deux phénotypes se retrouvaient effectivement dans les deux castes en fonction de leur situation matérielle et non raciale.

Un élément déterminant dans ce choix caucasien pour le caucasoïde tutsi, c'est la source du Nil dans la région des Grands lacs.

La source du Nil n'est pas seulement perçue comme l'origine géographique du fleuve, mais aussi comme l'origine physique, et même spirituelle, de la civilisation égyptienne. D'où la manipulation allemande pour associer les caucasoïdes aux seigneurs tutsi tandis que les kongoïdes bantu et twa sont marginalisés ou relégués au rang des serfs hutu pour mitiger, minimiser, étouffer leur impact sur cette civilisation égyptienne.

Mentez, mentez, il en restera toujours quelque chose...

Pourtant la société égyptienne est essentiellement théocratique.

La place qu'occupe la divinité y est prépondérante. Amon (qui se dit en fait IMEN) est de fait la divinité prépondérante dans « la terre des noires », Khemta ou Égypte. C'est le Dieu caché (Psaumes 18:11 KJV. He made darkness his secret place.). Celui qui est considéré comme le Dieu des dieux.

Grâce à Moïse, Amon, le Dieu dit noir dont le siège se situe en Haute Égypte, c-à-d, vers l'Afrique centrale, est vénéré comme Amen par les juifs et par la suite, grâce à Paul, par les barbares et les grecs d'Europe (Romains 1:14). Avant que ces derniers, incirconcis désormais décomplexés, dans leur « mission civilisatrice et évangélisatrice », viennent le faire « découvrir » à des noirs pourtant dûment circoncis par des traditions sans doute millénaires.

D'un point de vue anthropologique, les « hutu » sont le groupe le plus impliqué dans la relation avec la divinité. Une société qu'il ne serait pas inexact de qualifier de théocratique si l'on s'en tient à l'omniprésence de la référence à Dieu dans la dénomination des kongoïdes « hutu ». Et le nom dans la tradition bantu revêt une importance capitale pour ne pas dire cosmique. Sauf rare exception, un nom « hutu » attribué à un enfant à sa naissance fait systématiquement, directement ou indirectement, référence à Dieu...IMANA.

C'est ainsi qu'on rencontre des noms comme Habyarimana (Dieu qui donne la naissance), Habimana (Dieu qui est), Hakizimana (Dieu qui guérit), Uwilingiyimana (Celle qui se confie à Dieu) ou encore indirectement Ingabire (le don), Ndayizeye (Je crois en Dieu).

Imana comme dans Amina, Amen, Amun, Amon ou en fait Imen. Mais surtout comme dans Emmanuel. Pour le voir, il faut le prononcer en anglais, Iman-u-El.

En revanche, les noms attribués aux caucasoïdes « tutsi », quand ils ne sont pas des constructions casuelles et qu'ils ont un sens, font généralement référence à des qualités liées à la noblesse, à la beauté, etc.

On rencontre des noms très familiers des kongomani comme Murekatete (Laissez que ma fille soit gâtée), ou encore Kirezi (Une petite beauté), et d'autres, moins familiers, comme Umurangamigwa (Que tout le monde l'admire), etc.

Et la vache (Inkha) ou le veau (Inyana), signe par excellence, s'il en est, d'opulence et de vénération du charme féminin, est une référence très prisée dans l'établissement des appellations dans le groupe aristocratique « tutsi ».

Les guillemets sont ici pour indiquer que le mot tutsi est considéré dans son acception politique actuelle, c-à-d, caucasoïde. Si l'on sent tient aussi aux déclarations de Ruberwa qui fait un amalagame avec les nilotiques auxquels il voudrait s'identifier tout en les opposant aux bantus.

L'hypothèse hamitique à l'origine du racisme tutsi n'inclut pas les nilotiques dont certains comme les Lendu sont linguistiquement parlant des bantu. Une distinction doit être faite entre les nilotiques et les hamites qu'il convient depuis quelques temps de désigner simplement comme « caucasoïdes » suite à la controverse engendrée par les anciennes théories racistes...

On trouve ainsi dans le groupe aristocratique « tutsi » des appellations comme Umunyana, Ayinkhamiye (Le lait que la vache me donne), etc.

On ne se moque pas de DIEU...

Il est intéressant d'observer que dans les rares cas où il est fait référence à Dieu dans un nom « tutsi », comme dans Bisengimana (« ces choses » ou « ces bêtes » disent adorer Dieu), c'est généralement de manière péjoratif, voire blasphématoire.


Le choix que portent les caucasiens européens convertis quelques siècles plus tôt au christianisme sur les caucasoïdes « tutsi » pour leur attribuer la paternité de l'origine géographique de la civilisation égyptienne se fonde également sur des considérations spirituelles profondes. Celles liées à un Dieu qu'ils ont adopté et qu' ils se sont ensuite approprié. Pour enfin se substituer à lui et soumettre le nègre qui n'a vu que du feu à ce tour de passe-passe par lequel il a fini par vénérer l'homme blanc inconsciemment.

Et la haine que porte le caucasoïde « tutsi » envers le kongoïde « hutu », qu'il veut absolument réduire en servitude, est aussi indirectement dirigée contre un Dieu bantu, Imana, dès lors que ce « hutu » en est l'expression d'une gloire qui Lui est rendue de manière permanente au travers de son appellation. Une appellation qui a un sens et une influence mystiques incontestables dans la tradition bantu.


Il est très intéressant d'observer que lorsque le kongoïde « hutu » célèbre systématiquement Imana, le caucasoïde « tutsi » se tourne résolument vers Inyana.

On ne peut s'empêcher de faire le parallèle biblique avec le veau d'or sur lequel les tribus d'Isaraël jettent leur dévolu lorsqu'ils décident de tourner le dos à Amen (Iman-u-El).

Avec le nom IMANA, les théories racistes qui voulaient accorder la paternité de la civilisation égyptienne aux caucasoïdes « tutsi » ne résistent pas à l'analyse.

Elles se fracassent misérablement sur les murs de la forteresse imprenable du nom de DIEU.

Car, ce nom fait partie d'un ensemble linguistique bantu que les caucasoïdes ont trouvé sur place comme la source du Nil et dont ils ne peuvent réclamer la propriété. Sauf usurpation très grossière.

Des recherches sur la ADN d'anciens pharaons, dont les plus célèbres comme Amenhotep III et Tut, ont été conduites pour déterminer quels sont les peuples qui présentent plus d'éléments en commun avec cet ADN et celui de leurs familles.

L'Afrique australe et celle des Grands Lacs vient largement en tête.

Et dans ce dernier cas, il est mathématiquement clair que les caucasoïdes « tutsi », comme minorité dans les Grands Lacs et présentés comme hamites, ne peuvent être représentatifs du score de cette région.

Par ailleurs le tableau ci-dessous produit dans cette étude génétique montre clairement que les méditerranéens, et autres levantins de l'hypothèse hamite n'ont qu'un score insignifiant dans l'indice de probabilité de correspondance.


Il est vrai que si l'on considère les dynasties postérieures provenant des invasions hyksos, perses, grecques et autres romaines, une très grande probabilité existe, selon la même hypothèse hamite, que l'ADN des caucasoïdes « tutsi » ait une correspondance significative avec celui des...envahisseurs.

Il n'y a point de tutsi en RDC, comme il n'y a point d'arrête dans une dinde...

En dernière analyse, la République démocratique du Kongo consacre l'égalité de ses citoyens et souscrit par ailleurs à la déclaration universelle des droits de l'Homme. Celle qui reconnaît l'égalité des êtres humains en droit et en dignité dès leur naissance.

De ce point de vue, il est parfaitement illégal au Kongo de considérer un individu comme le tutsi de quelqu'un. La servitude en RDC n'est pas reconnue.

L'ubuhake ne fait pas partie des pratiques de la République. Lorsque Ruberwa se réfugie derrière une minorité tutsi pour des revendications diverses, généralement liées à des violences constitutives de graves crimes contre l'humanité, ce qu'il réclame en réalité, ce sont les privilèges d'une caste aristocratique qui n'est pas reconnue par la loi en RDC. Un pays où il ne dispose d'aucun poids démocratique. Où seuls de tels privilèges, qui procèdent de la dérive monarchique dans laquelle est entraînée la RDC, lui permettent de se faire une place au soleil lorsqu'il est présenté comme « personnalité » dans des négociations ou des compositions gouvernementales.

Cela dit, de tels privilèges sont reconnus par les puissances et les principautés derrière la guerre d'agression au Kongo. Une guerre imposée dans le but de restaurer l'ordre colonial. Pour ne pas dire instaurer un ordre féodal.

C'est effectivement ce qui motive le choix qu'ils portent sur la « minorité tutsi ». Une minorité artificielle qui, pour les besoins de la cause, a été, le moins qu'on puisse dire, grossièrement assimilée à une minorité ethnique.


Il est assez troublant de voir un homme de loi comme Ruberwa verser aussi allègrement dans cette falsification quand il est parfaitement au courant que même au Rwanda, d'où il provient selon toute vraisemblance, son discours peut lui valoir la prison.

On rappelle à cet effet qu'il est illégal au Rwanda de faire référence aux termes « tutsi » ou « hutu » à peine d'incarcération pour « idéologie génocidaire ». Les deux groupes présentés comme ethniques ayant été officiellement abolis par « l'homme fort » de Kigali...

Là où le bât blesse, c'est lorsque le sieur Ruberwa récupère à son compte la différentiation allemande de la race pour présenter les membres de sa caste, qu'il va jusqu'à assimiler à des nilotiques, comme des « tutsi », mais cette fois-ci en RDC... Quand précisément, une telle association fait de cette race une race supérieure dès lors que le groupe renvoit vers une caste aristocratique.


Pour monsieur Ruberwa, dès lors que l'idée de tutsi congolais ne peut être réfutée, les caucasoïdes «tutsi» sont donc des seigneurs en RDC, comparés aux kongoïdes bantu, pygmées et autres semi-bantu, qui ont vocation à être leurs serfs. Il s'agit là ni plus ni moins que d'une incitation criminelle à la haine raciale.

L'amalgame qu'il fait ensuite dans un effort désespéré d'internationaliser sa haine anti-kongoïde devient carrément détestable lorsqu'il évoque les peuls.

Contrairement aux « tutsi » que « Maître » Ruberwa aime à représenter de sa petite vindicte identitaire, les peuls de l'Afrique centrale au Tchad jusqu'aux confins de l'Afrique de l'ouest, au Sénégal, généralement musulmans, ne considèrent pas les autres groupes comme des serfs qu'ils ont vocation à régenter.

Lorsqu'Azarias Ruberwa est à l'affût du moindre prétexte pour déclencher une de ces guerres particulièrement meurtrières en RDC dont il a le secret, comme c'est fut le cas avec les tueries de Gatumba - pourtant menées par des burundais - Ismael Lô au Sénégal chante pour la paix au Rwanda et au Burundi! Cellou Dalhein Diallo, en Guinée, concède élégamment la victoire à Alpha Condé même lorsqu'il se sent floué par le processus électoral. Au nom de la paix!

Plus que troublant pour l'homme de loi qu'est le sieur Ruberwa, il est révoltant d'entendre l'homme qui se veut de Dieu instrumentaliser la question ethnique dans une logique à la fois manipulatrice et victimaire.

Il est détestable de l'entendre asséner tous ces mensonges avec la force d'un taureau...au nom de Jésus-Christ « de Nazareth ». (Voir à ce sujet notre article sur la fièvre évangéliste dans le monde « tutsi » et son lien avec le système de l'ubuhake conforté par Paul. L'apôtre. Pas le dictateur. Et la préférence que les « tutsi » ont pour ce mouvement par rapport à l'Église catholique qu'ils abhorrent.)

Il est encore plus que révoltant que l'intellectuel congolais souscrive à ce paradigme ethnique pour cautionner le mensonge fondateur de l'agression du Kongo. En faisant référence à des termes comme « ethnie tutsi » ou « ethnie hutu ». Pire, en affirmant qu'il existerait des « tutsi congolais » et « des hutu congolais ». Lorsque hutu et bantu veut dire la même chose pour le caucasoïde Ruberwa. Parce que, de fait, ils les assimile l'un à l'autre dans son intervention.

Le mauvais flair a conduit le chien dans le repère du léopard...

On l'a vu. Le kinyarwanda ou le kirundi sont des langues bantu. Monsieur Ruberwa, doit alors avoir l'honnêteté intellectuelle de reconnaître que le kinyarwanda est une langue que ses ancêtres trouvent à leur arrivée au Rwanda. De ce point de vue, il ne peut se prévaloir des origines « ethniques » au Kongo s'il n'en a déjà pas au Rwanda.

Qu'il y ait eu des caucasoïdes sur le territoire congolais avant 1960 ou même avant 1885, cela ne fait aucun doute. Il y avait aussi des caucasiens portugais et même des mongoïdes chinois. Cela ne fait pas de ces groupes des groupes ethniques constitutifs de l'identité nationale congolaise dite d'origine. Oser affirmer le contraire, c'est tricher avec l'Histoire.


S'il y avait des nilotiques en RDC avant 1960 qui peuvent prétendre à la nationalité congolaise d'origine, il s'agit alors des groupes linguistiquement et territorialement identifiables dans les limites territoriales de la RDC au 30 juin 1960. Les tutsi et les hutu n'en font simplement pas partie. Ce ne sont pas des ethnies.

En ce sens, le Nil ayant aussi son origine au Kongo, à Ishango sur le lac Idi...Amin, on peut considérer qu'il n'y a pas plus nilotique que le kongoïde en réalité. Comme le démontrent les Lendu du Kongo, nilotiques, et d'expression bantu. Les caucasoïdes, autrement décris comme hamites par leurs parrains occidentaux, ne peuvent se prévaloir de l'identité de nilotique par association à la source du Nil. Ham ne provient pas de cette région.

L'ignorance du congolais, qui prête le flanc au jeu malicieux des puissances de ce monde, par sa légèreté intellectuelle, lorsqu'il parle d'« ethnie tutsi» ou de « tutsi congolais », n'est pas seulement pitoyable. Elle devient létale.

On peut penser effectivement que le peuple congolais périt aujourd'hui par une telle ignorance.

Enfin, au vu de la loi en RDC, tenant surtout compte de la dignité humaine, on a très envie de citer cet extrait du Curé de Cucugnan, lu dans nos lycées et collèges en RDC:

Il n'y a point de tutsi au Kongo, comme il n'y a point d'arrête dans une dinde!

Bukoko Ikoki,

Citoyen ordinaire.













 

As of Christ, we do not accuse. Neither do we judge, nor condemn. We do not stone. We do not curse. We bless our enemies and persecutors. While we let the dead bury their own dead, as we pick up our Cross, we revive our loved ones from lethal errors.


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